samedi 12 avril 2008

Ruelle


Bientôt le jour sera là... L’aube déjà jette sa poudre d’or sur les terres nouvelles. Fascinée, Sahbâ ne détache pas un instant ses yeux de ce mont de merveilles, qui quitte le sommeil noir pour des splendeurs que rien ne saurait égaler.

Des gris pavés faire l’écueil du sublime, c’était la métamorphose inattendue des rues en plages scintillantes, où les flaques devenaient des marées de lumière, laissant miroiter les trésors célestes du jour naissant dans leurs limpides surfaces.

Plus rien de sombre, tout devenait parure dorée, à chacun de ses pas maladroits, Sahbâ découvrait un autre pan de ce monde neuf, portant à l’horizon du regard la promesse des soleils les plus éclatants.

Images éphémères que ces rues précieuses, elles avaient la beauté diaphane des feuilles mortes, au moment où elles se détachent de l’arbre pour virevolter en un ballet léger vers le sol, où bientôt elles seraient piétinées, arrachées. C’était le fragile présent du monde, la couleur amarante des choses, juste avant qu’elles ne reprennent le ton simple de l’habitude.

Au loin, les montagnes grimpaient vers le ciel rose, comme des ombres, entremêlées de fils de brumes, de nuages de coton qui venaient napper les sommets arrondis de leur douceur pâle.

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